- Introduction :
- 2 . Les facteurs responsables de l’évolution de la motivation du sportif :
- 3. Motivation intrinsèque (interne) et extrinsèque (externe)
- 4 . Motivation et sentiment de compétence.
- 5 . Les besoins du sportif et sa motivation :
- 6 . Comment développer et entretenir la motivation ?
- 7 . Discussion :
Introduction :
Pour atteindre un haut niveau, quel que soit le domaine, une très forte motivation est requise. Le sportif de haut niveau n’échappe pas à cette règle, et doit donc s’investir totalement dans son activité. Il doit accepter la répétitivité et la pénibilité des entraînements, il doit supporter les échecs et sacrifier une partie importante de sa vie familiale, de ses loisirs…Pour résumer, il ne doit pas se décourager devant tous ces obstacles qui viennent se dresser contre lui. Pour éviter ce découragement, l’athlète doit se préparer à surmonter ces difficultés et donc il doit développer et entretenir la motivation dans son chemin de performance.
Il est donc indispensable de connaître les mécanismes qui sont à l’origine de cette motivation. Après avoir identifié ces processus, il sera plus facile de dégager les principes susceptibles de guider ceux qui accompagnent l’athlète pour lui faire atteindre son plus haut niveau.
L’approche que nous allons voir ensemble étudie les méandres de la psychologie motivationnelle.
1 . Qu’est ce que la motivation ?
La motivation : c’est un état dynamique qui a ses origines dans les perceptions qu’un individu à de lui-même et de son environnement et qui l’incite à s’engager, à persévérer dans son accomplissement personnel.
1 : La motivation est dynamique, elle est changeante. La réussite peut accroître la motivation, l’échec peu la réduire mais ce n’est pas systématique. Les médias qui valorisent un sport génère de la motivation, et inversement lorsqu’il s’acharne sur les scandales du sport….
2 : Les perceptions que va avoir le sportif de son sport vont influencer sa motivation. « Les cyclistes sont des athlètes extraordinaires, je veux devenir comme cela » A l’inverse, je peux considérer le cyclisme comme un sport banal, et ma motivation n’en sera que moindre et différente.
3 : Mon environnement familial, social, géographique, mais aussi les médias… influence ma façon de pensée et d’agir. Si je vis dans un environnement ou le cyclisme est roi, je ne peux qu’être attiré par ce sport. « Mon père fait du vélo, je vois souvent le club du coin partir à l’entraînement, le Tour de France passe près de chez moi tous les été… »
2 . Les facteurs responsables de l’évolution de la motivation du sportif :
Nous présenterons deux courants qui permettent de faire pratiquement le tour des facteurs responsables de la motivation du sportif. Le premier portera sur le rôle de la perception du contrôle que l’on a de soi et le deuxième sur les représentations de la compétence en sport.
- Les perceptions de contrôle :
Un individu se résigne, lorsqu’il a en lui le sentiment d’incompétence ; la source de ce sentiment est due le plus souvent à une perte de contrôle de l’activité sportive et ses résultats
Il y a à l’intérieur des perceptions de contrôle différentes théories :
- la résignation apprise élaborée par Seligman (1975,1993),
- la théorie de l’évaluation cognitive de Deci et Ryan (1980).
Même si les noms de ces théories sont un peu « barbares », tâchons de dégager ce qu’elles revêtent.
- La résignation apprise :
Par exemple, si un sportif échoue, et qu’il ne perçoit aucun moyen d’atteindre son but, il fait l’apprentissage de l’inutilité de ses efforts et préfère alors adopter une attitude résignée, qui est plus économique ; Seligman nomme cette attitude : la résignation apprise.
Ainsi, notre sportif est dans une situation d’incontrôlabilité où il s’aperçoit que ses efforts n’ont aucunes influences sur son objectif.
Dans ce cas, il y a un arrêt des efforts qui sont jugés par l’athlète comme inutiles et il adoptera une attitude de résignation apprise. Les conséquences de celle-ci se manifestent sur le plan :
- cognitif (échec dans la recherche d’une solution),
- motivationnel (réduction des efforts, abandon),
- émotionnelle (anxiété, tristesse, hostilité, colère).
Il est important en tant qu’entraîneur d’aider les sportifs à comprendre leurs échecs, de donner l’explication à laquelle il n’avait pas pensé par manque d’expérience et de connaissance. Il est aussi important de lui donner une alternative, et si nécessaire de réduire l’objectif…
Parfois, l’estime de soi est également touché et la résignation peut même s’étendre encore plus loin que dans la situation qui a déclenché ce processus. Elle aura alors un caractère invasif qui peut être assez dangereux pour la personne, on pourra entendre des paroles du type » : je ne sais rien faire, je suis bon à rien, chaque fois que je fais quelque chose, je le rate. »
Les caractéristiques de la résignation sont déterminées par certaines représentations qui jouent le rôle de médiateurs cognitifs. Lorsque nous sommes dans une situation d’incontrôlabilité ; nous essayons de trouver les raisons, les causes à cette situation, nous nous demandons « pourquoi ? ». Le but de ce questionnement est d’attribuer des causes à un événement, nous appellerons ceci : l’attribution causale. Le processus est fortement corrélé avec nos représentations. Les hommes essayent toujours de rendre l’environnement prédictible et contrôlable.
Pour la résignation apprise, Abramson en 1978 dégage 3 dimensions attributionnelles déterminantes dans la construction du sentiment de contrôle et de ses conséquences comportementales :
- le locus de causalité concerne la dimension attributionnelle des causes invoquées par l’individu :
- soit interne (facteurs personnels)
- soit externe (facteurs non personnels)
Dans le premier cas, Abramson définie une résignation apprise personnelle (c’est moi qui suis capable de réussir), qui sera préjudiciable pour l’estime de soi.
Dans le deuxième cas, il parle d’une résignation apprise universelle (personne n’est capable de réussir cette tâche).
Exemple :
- « J’ai échoué aujourd’hui car lors du sprint ma chaîne à eu saut et à changée de vitesse au mauvais moment. » Attribution à un facteur externe non personnel
- « J’ai échoué aujourd’hui parce que je suis nul au sprint. » Attribution à un facteur interne et personnel
- la stabilité désigne la régularité temporelle des causes et succès.
Un individu qui attribue son échec à une cause interne stable entrera certainement dans des états émotionnels de désespoir. Par contre, s’il l’attribue à une cause externe instable, il y aura peu d’influence sur l’estime de lui-même.
Exemple :
- « Aujourd’hui je n’étais pas à 100 % de mes moyens, j’ai eu une semaine difficile au travail, ça ira mieux la semaine prochaine. » Attribution à un facteur instable
- « Cela fait 3 mois que je suis collé au bitume. » Attribution à un facteur stable
- la globalité réfère au caractère global ou spécifique que les sujets attribuent à la cause perçue comme responsable d’un événement.
La personne répond à la question : » la cause responsable de mon échec va-t-elle me faire échouer seulement dans cette situation ou bien également dans d’autres pourtant différentes de celle-ci ? « . Cette dernière attribution est directement liée à la généralisation ou à l’étendue de la résignation.
Lorsque la résignation s’étend à d’autres tâches que celle qui a déclenché ce processus, on parle de résignation globale et dans le cas contraire, de résignation spécifique (seulement pour la tâche qui a déclenché le processus).
Exemple :
- « Je ne suis pas bon en contre la montre, mais cela ne m’empêche pas de gagner d’autres courses. » Attribution à un facteur spécifique
- « Mes mauvais résultats en contre la montre révèlent mon piètre niveau. » Attribution à un facteur global
Le locus de causalité joue un rôle important dans l’estime de soi, tandis que la stabilité et la globalité déterminent d’avantage le pessimisme ou l’optimisme d’une personne. Il existe un questionnaire : » l’Attributionnal Style Questionnaire » (ASQ) qui permet de déterminer les différents styles attributionnels des individus.
Pour résumer, on peut considérer qu’un état de résignation apprise peut s’installer chez un sportif à la suite d’une situation qu’il n’aura pas pu contrôler. Mais le plus important n’est pas la contrôlabilité objective de cette situation, mais la façon dont l’individu le perçoit et estime que ça sera préjudiciable pour l’avenir.
Ainsi suivant les attributions causales, soient plutôt globales ou spécifiques, stables ou instables, l’individu va se construire un caractère plutôt optimiste ou pessimiste.
3. Motivation intrinsèque (interne) et extrinsèque (externe)
- Intrinsèque :
Lorsqu’un individu s’engage et persiste dans une activité pour le seul plaisir que celle-ci lui procure, il fait preuve d’une forte motivation intrinsèque. On appelle ceci le flow ; qui traduit un état d’absorption et d’implication totale dans une tâche, à tel point que le contrôle de ses actes échappe à la conscience de l’individu. On peut observer ce phénomène dans le domaine amateur en sport ou dans n’importe quelle activité où le sujet s’investit grandement et gratuitement. Ce flow se rencontre quand une tâche représente pour un individu un challenge élevé…, il faut que l’individu se sente valorisé par la tâche.
Exemple de motivation interne : Je fais du cyclisme car je trouve que c’est un sport ou j’éprouve des sensations nouvelles. J’aime aussi m’entraîner car je sens que je progresse.
- Extrinsèque :
De l’autre coté, la motivation extrinsèque qui répond à des prestations externes surajoutées au motif intrinsèque présente, dans la plupart des cas, l’inconvénient de détourner la motivation du sujet pour réaliser une tâche au profit d’un but à atteindre plus saillant (obtenir une récompense, une gratification…). Il y aurait donc une substitution de but qui conduit à l’arrêt de l’activité si le but externe est supprimé. Ce but substitué contribue à la réduction de l’investissement de l’individu dans l’activité et même parfois à l’abandon. C’est d’ailleurs souvent un problème dans les sports où l’aspect financier est très important. Au début, les joueurs jouent pour se faire plaisir et gagnent beaucoup d’argent en même temps. Ce facteur extrinsèque qui se surajoute prend petit à petit la place du facteur intrinsèque. A la fin, le joueur ne joue que pour gagner de l’argent, il y a eu substitution de but ; il s’investira de moins en moins dans l’activité et ne pourra pas garder son haut niveau.
Exemple de motivation externe : Je fais de la compétition car j’aime gagner, j’aime avoir mon nom en gros titre dans la presse, j’aime la popularité que le succès me procure.
Une récompense externe n’entraîne pas toujours une diminution de la motivation intrinsèque. Son effet dépend notamment de l’intérêt que porte le sujet à la tâche. Avoir une forte motivation pour des facteurs intrinsèque et extrinsèque semble caractériser les meilleurs sportifs.
On se rend compte, que dans ce domaine, il n’est pas facile de dresser des généralités car les caractéristiques individuelles influencent pour beaucoup la signification accordée à la tâche et aux gratifications.
Pour résumer, il apparaît que les actions les plus intrinsèquement motivantes telles qu’elles sont caractérisées lors des états de flow sont à rechercher en raison de leurs effets motivationnels. Il faut reconnaître que le sport ne peut pas échapper à certaines incitations externes comme l’argent ou le prestige. Dans ce cas, l’aspect externe ne doit pas prendre le dessus sur les sentiments d’autodétermination et de compétence qui correspondent aux représentations les plus à même de générer des comportements persévérants.
Faire en sorte que les jeunes cyclistes aient une motivation intrinsèque forte sera le garant de la persévérance.
4 . Motivation et sentiment de compétence.
Le sentiment de compétence influence la motivation.
Un sportif peut mesurer sa compétence de deux façons :
- La première, porte sur les progrès personnels ou sur les réussites d’un exercice particulier (le sprint, le CLM…)
- La seconde sollicite un processus de comparaison sociale, où l’individu n’agit que s’il peut mettre en évidence une habilité supérieure à celle des autres.
Dans le premier cas, les personnes s’orienteront vers des buts d’investissement sur la maîtrise des tâches ou des buts d’apprentissage (
Dans le deuxième cas, elles adopteront des buts d’implication de l’ego ou buts de performance.
Si une personne s’estime habile dans un domaine particulier, elle manifestera des comportements adaptatifs, quel que soit le type de but développé (sur la tâche ou l’ego). Dans le cas contraire, si elle s’estime incompétente, cette personne s’attachera à déployer des efforts seulement si elle poursuit des buts investis vers la tâche. Si par contre, ses buts sont orientés vers l’ego, elle mettra en œuvre des stratégies visant à échapper aux jugements défavorables des autres en choisissant des tâches présentant un niveau de difficulté faible (assurant le succès) ou au contraire très élevé (dans lesquelles l’échec n’est pas déshonorant).
Lorsqu’une tâche de difficulté optimale par rapport à ses propres ressources sera impossible à éviter, cette personne cherchera à protéger son ego en montrant de manière évidente qu’elle échoue car elle ne fait aucun effort. Ainsi, aux yeux des autres, sa performance ne pourra pas être attribuée à une insuffisance d’habileté.
La compétition, par la comparaison sociale qu’elle instaure, permet améliorer la performance en incitant le sportif à se fixer des objectifs plus élevés et en augmentant son engagement vers ces objectifs.
Une analyse portant sur 36 études sur la fixation des buts en sport, révèle que les buts centrés sur les résultats compétitifs engendrent des performances plus élevées que les buts autoréférés. Il semble donc que poursuivre des buts de compétition ne soient pas préjudiciable à la motivation. Mais il faut ajouter une condition, les buts de maîtrise doivent être adaptés également par le sportif à l’intérieur des buts de performance. Par exemple, un perchiste ayant comme objectif de compétition de passer 6 mètres pour être le meilleur d’une compétition pourra avoir des buts de maîtrise qui lui permettront d’atteindre cet objectif.
Ainsi, la compétition peut générer des buts de maîtrise (Roberts, 1992) et l’absence de celle-ci peut même être néfaste à la poursuite de ces buts.
Il serait donc inutile de chercher à supprimer les buts de promotion de l’ego pour les remplacer par des buts d’investissement sur la tâche.
En fait, comme le suggère Duda (1988), les sportifs investis à la fois sur l’ego et sur la tâche bénéficient de 2 sources de succès et donc de plusieurs raisons d’entretenir leur motivation.
5 . Les besoins du sportif et sa motivation :
L’athlète qui se motive lui-même, est celui qui est présent, qui éprouve le désir de réaliser son potentiel, qui est coopératif, c’est le rêve de l’entraîneur. Les entraîneurs recherchent ce type d’athlètes tant ils sont faciles à diriger.
Il est fréquent de voir de jeunes sportifs se décourager ou stopper non seulement la compétition, mais aussi leur sport. Ceci est d’autant plus surprenant lorsque ces jeunes ont un potentiel intéressant, et qu’ils sont bâtis pour faire un sport. Ce sont des athlètes qui quand ils sont motivés, qu’ils s’appliquent, font de belles choses et pourtant…
Nous allons essayer de voir concrètement ce dont un athlète a besoin pour évoluer dans un climat stable qui ne prête pas au découragement ou à l’abandon. On s’intéressera également à différents moyens d’entretenir un niveau de motivation indispensable pour réaliser une performance.
On peut dégager 3 pôles vitaux dont l’athlète à besoin pour être heureux.
- La Sécurité : le sportif à besoin de savoir et de sentir qu’il a sa place dans l’équipe, le club… et que ce qu’on lui demande sera dans ses possibilités.
- Le Pouvoir : il a besoin de sentir qu’il a une certaine autorité ou notoriété au sein de l’équipe, il faut qu’il puisse donner librement son opinion et être écouté.
- L’amour : il a besoin d’être reconnu par son entourage, admiré et respecté par ces équipiers, il doit également s’accepter lui-même avec ses défauts et ses qualités.
Aussi longtemps que le sportif ne possède pas en lui sécurité, pouvoir et amour, et les recherche en dehors de lui-même, il ne contrôle pas la situation. Quand le sportif découvre ses trois qualités en lui-même, il se motive tout seul, car les qualités qu’il a recherchées dans son environnement existent en lui, et peuvent s’exprimer dans sa façon de conduire, sa carrière, et ses compétitions.
A partir de là, J Syer et Ch Connolly établissent une différence entre la motivation interne et externe qui est déterminante dans la sensation ultime de succès.
Comment analyser la motivation ?
Il existe des tests simples (voir en annexes) qui consistent à déterminer si la motivation s’oriente sur la tâche (interne) ou sur l’ego (externe). Ainsi, plus je me motive sur la qualité de ma performance et moins la performance des autres aura d’effet sur ma perception de réussite. A l’inverse, plus je m’oriente vers mon résultat par rapport à celui des autres compétiteurs, et plus je serai sensible à l’échec, et cela même si ma performance est de bonne qualité.
Pour l’entraîneur ce test est un moyen de savoir comment les individus perçoivent le succès, et vers quelles aspirations vont tendre leurs motivations. On peut également faire appel à l’observation et l’expérience. Par exemple, il y a des signes qui indiquent que l’athlète trouve en lui tout ce dont il à besoin pour être motivé :
Ainsi le sportif :
- qui attend qu’on lui demande son avis.
- qui ne critique pas ces équipiers.
- qui est généreux pour dévoiler ses astuces.
- qui a le sens inné de l’autorité, tel que les autres l’écoutent et recherchent ses conseils.
- qui se sent sûr de lui, au point que même s’il échoue dans une tentative de performance, il sait qu’il demeurera quand même un sportif de valeur.
- a atteint un certain niveau de maturité, et qu’il a en lui les ressources nécessaires pour se motiver.
6 . Comment développer et entretenir la motivation ?
On peut distinguer trois étapes pour mettre en place une stratégie qui suscite la motivation chez le sportif :
Détermination des objectifs :
- Fixer des buts spécifiques qui soient facilement mesurables. Par exemple, un coureur à pieds peut se donner comme objectif de réaliser un 1500 m en moins de 5’.
- Fixer des buts difficiles tout en étant réalisables. La satisfaction qui découle de l’atteinte de ce genre de buts est des plus plaisante et motivante pour un individu. On parle de niveau optimal de défi.
- Fixer des buts à court et à long terme. Il s’agit d’un moyen de baliser les étapes qui mènent à un objectif difficile et éloigné dans le temps, par des objectifs plus rapidement accessibles et donc plus motivants.
- Fixer des buts de maîtrise. Ceci est un moyen pour ne pas se focaliser exclusivement sur la performance de compétition, afin d’éviter l’anxiété qui peut être nuisible à la performance. Ce qui revient en fait à ne pas se mettre la pression, mais plutôt à se concentrer sur une tâche bien particulière qui peut être un moyen d’entraînement. Par exemple on pourrait demander à un coureur cycliste de se trouver toujours bien placé dans le peloton sans s’occuper du déroulement de la course ; ou encore de ne disputer que les sprints intermédiaires.
- Écrire ses propres objectifs sur un carnet sous forme de contrat de façon à pouvoir les consulter régulièrement.
- Mettre en place des stratégies d’atteinte de ses propres buts. Par exemple en planifiant l’entraînement, en proposant des exercices spécifiques par rapport à un objectif bien défini.
Bien-sûr il faut aussi prendre en compte la personnalité du sportif. Pour un sportif orienté vers la maîtrise de la tache à accomplir, les challenges sont facilement acceptés. Cependant si les personnes sont trop orientées vers la comparaison sociale, ils chercheront, soit à fuir les défis au profit de buts faciles, soit au contraire à atteindre des objectifs très difficiles.
Analyse de la prestation passée :
Comme le sport n’est pas toujours gratifié de succès, il arrive toujours un moment ou un autre où le sportif va se remettre en question. Il s’agit là d’un passage très délicat pour l’avenir de l’athlète.
Pour éviter des conséquences nuisibles sur la motivation, il est indispensable que l’analyse d’une prestation passée ne soit pas faite à chaud, car l’émotion qui en découle en dégrade l’objectivité.
Quand une bonne performance est attribuée à des facteurs personnels, et qui en plus se reproduit souvent, l’athlète se trouve dans un climat de motivation et de persévérance. Par exemple : Ca fait 3 fois que je m’entraîne comme ça et que ça marche bien en compétition.
Le phénomène inverse, est lui particulièrement nuisible à la motivation, car l’athlète ne contrôle pas les événements. Il faut donc veiller à ce que l’athlète attribue ses échecs à des facteurs, soient imprévisibles (matériel déficient, blessure…), soient que l’on peut surmonter (manque de préparation, surprit par le niveau de la compétition…).
De plus il faut faire attention à ce que l’athlète conserve une bonne estime de soi à travers ses compétences. Pour cela il ne faut pas dévaloriser l’adversaire ou la tache à accomplir. Par exemple, il ne faut pas dire aux joueurs de haut niveau qu’ils vont disputer un match contre une équipe nettement moins bien classée, et que la victoire sera facile. Car, en cas d’échec l’estime de soi risque de diminuer considérablement.
Entretien d’un climat motivant.
Le climat et l’ambiance dans laquelle se déroule la saison sportive ont une influence sur la conservation d’une motivation intacte.
Pour conserver l’émulation et la motivation on peut donc agir sur :
- Type de tache : Il faut que l’entraînement et les compétitions soient variées pour éviter que s’installe une lassitude. Il faut aussi surveiller le nombre et le niveau des compétitions effectuées par le sujet.
- Autorité : Le sportif doit participer à certaines décisions, avoir parfois des responsabilités vis à vis des autres.
- Reconnaissance : Valoriser les qualités personnelles de chacun, veiller à l’équité des récompenses et des gratifications.
- Groupement : Ne pas craindre d’utiliser et associer les différentes qualités et compétences des individus.
- Évaluation : Il faut faire une évaluation du sportif en fonction de son niveau et de ses progrès potentiels. L’évaluation par comparaison à des sportifs de référence est à éviter si l’on veut maintenir la motivation des sujets. Si vous dîtes à votre athlète qui vient de réaliser une performance de 52’’ au 400m, que c’est mauvais parce que le record du monde est de 43’’, vous ne l’encouragez pas à persévérer.
- Temps : Il faut laisser le temps nécessaire au sportif, pour qu’il puisse progresser.
Toutes ces recommandations sont qu’un ensemble de repères pour celui qui veut seulement et modestement aider un athlète à se donner les moyens de ses
ambitions.
7 . Discussion :
Bien sûr, la motivation est un facteur de performance. Même si un individu qui ne semble pas motivé, est quand même capable de réaliser une bonne performance, il n’aura pas exploité tout son potentiel.
Nous venons de voir qu’il y a au moins deux façons de concevoir la motivation, soit on cherche l’accomplissement de sa personne à travers le sport, ou soit on cherche à exister dans le sport par l’image qu’il donne de nous. Pour simplifier on dira que l’athlète trouve sa motivation à l’intérieur ou à l’extérieur de lui-même et parfois les deux en même temps. Le sujet de notre débat réside dans les facteurs qui influencent la motivation et dans le choix d’une orientation motivationnelle favorable aux sportifs.
Je pense que le sportif qui se motive tout seul sera plus stable, mais n’aura pas forcément de meilleures performances, car il sera peut être plus facilement satisfait et ne se fixera pas des objectifs de haut niveau. A l’inverse celui qui trouve sa motivation dans les médias, l’argent, la reconnaissance sociale… me semble plus imprévisible, et moins stable. Il ne faut pas oublier que les médias peuvent être des amis comme des ennemis, que l’argent est un peu le vice de la société. Il est également probable, que l’athlète qui est motivé par l’argent soit tenté par la tricherie, le dopage… ou encore fortement influencé dans le choix des clubs et des compétitions auxquelles il va participer, ce qui ne correspond pas forcément aux meilleurs choix stratégiques. Cependant, il n’est pas impossible que celui qui cherche à s’accomplir ne soit pas amener à tricher un jour ou l’autre, tant il éprouve l’envie d’atteindre un haut niveau de maîtrise.
A mes yeux le premier facteur de démotivation est l’échec. Ce qui est surprenant, c’est que certains sportifs se sentent en situation d’échec parce qu’ils ne font pas parti de l’élite, alors qu’ils ont quand même un bon niveau régional voir national. Ce genre de problème est courant quand le niveau d’aspiration de l’athlète est nettement plus élevé que ce qu’il peut réellement atteindre. Ou alors quand le sujet se trouve dans une situation tellement favorable au sport de haut niveau (beaucoup de temps pour s’entraîner, club de haut niveau, chargé d’entraînement proche de l’élite…) qu’il est très déçu quand il s’aperçoit qu’il n’est pas un champion. Il s’agit là d’une baisse de l’estime de soi. Il me semble alors important de faire comprendre aux sportifs que tout le monde ne peut pas être un champion. Ceci est valable aussi bien pour le sportif confirmé, que pour les jeunes qui ne doivent pas être éduqués exclusivement dans l’esprit de faire du sport pour gagner et devenir des champions.
En conclusion, je pense qu’il vaut mieux que l’athlète soit capable de se motiver seul, et de trouver les ressources de sa motivation en lui-même, tout en orientant sa perception du succès vers la maîtrise de la tâche en priorité. Sans pour autant, occulter la comparaison aux autres, car c’est l’essence même de la compétition.
De plus, il faudrait éduquer les jeunes sportifs en priorité dans un esprit de convivialité, de plaisir et de compétition. Si on s’aperçoit qu’un jeune se démarque par ses qualités physiques qui peuvent faire de lui un athlète de bon niveau, on pourra alors envisager d’aborder le sport et la compétition sous un autre angle…
Rencontre avec un Conseiller Technique Sportif.
A l’issue de ce compte rendu nous n’avons pas totalement élucidé ce problème de motivation que peuvent rencontrer les jeunes sportifs, et encore moins trouvé des remèdes. Bien que nous ayons chacun un point de vu sur ce problème et quelques principes, Une discussion avec un CTS est très intéressante dans la mesure ou nous pouvons confronter le travail théorique des chercheurs aux principes de terrain d’une personne qui à 20 ans d’expérience dans le métier d’entraîneur et de conseillé technique régional.
A la suite de cette discussion nous avons pu dégager quelques principes et stratégies que l’entraîneur doit utiliser.
En voici un résumé :
- S’il faut toujours essayer de relancer un sportif pour qu’il s’investisse sérieusement, c’est une perte de temps et il vaut mieux s’occuper d’autres sportifs qui n’ont peut-être pas les mêmes qualités physiques mais présentent une forte motivation.
- Il faut bien faire comprendre aux sportifs que tout le monde ne peut pas devenir un champion. Mais on peut cependant atteindre un niveau honorable pendant un certain temps et trouver ainsi du plaisir dans sa pratique.
- Faire en sorte que les jeunes qui débutent et veulent s’investir ne soient pas obsédés par la victoire à tout prix au risque de grande désillusion après plusieurs échecs.
- Montrer que l’on s’occupe de tout le monde, que l’on s’investit et surtout il faut essayer d’innover dans les méthodes d’entraînement en proposant des stages, tests de capacité physique, entraînement particulier, en faisant intervenir des personnes extérieures aux structures du club (CTR, Kiné, Médecins, Sportif reconnu…).
- Il y a un problème courant en cyclisme où nous n’avons pas trouvé de solution. Il s’agit du problème de la maturation précoce des capacités physiques. Beaucoup de jeunes minimes, cadets sont très performants, mais au cours des années la différence de performance diminue et parfois la tendance s’inverse. Ce qui contribue à diminuer considérablement l’estime de soi et par voie de conséquence la motivation.
En savoir plus sur Velo2max.com, de retour sur la toile !
Subscribe to get the latest posts sent to your email.