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Rappel des faits
Le 14 juillet dernier, lors de l’étape menant au Plateau de Beille, le slovène Tadej Pogacar a atomisé le record détenu par Marco Pantani en 1998. Le temps de la montée de Tadej Pogacar est de 39 minutes et 40 secondes pour Pogacar et 43’05 » pour Pantani. De nombreux articles de presse parlent d’un écart de 4 minutes, mais en réalité c’est plutôt autour de 3’30 ». En effet, je suis allé revisionner la montée de Marco Pantani et le temps proposé sur ChronoWatt me semble erroné d’une trentaine de secondes. Mais cela ne change pas la nature du problème, car nous savons tous que Marco Pantani ne tournait pas à l’eau minérale, mais à l’EPO et autres dopants puissants, tels que les corticoïdes et les hormones anabolisantes, tout comme la majorité du peloton cette année-là. Rappelons la célèbre affaire Festina aux médiocres journalistes (Que dis-je ? Lamentable journaliste de plateau télé). En 1998, le grand public découvre ce que le monde du cyclisme savait, c’est-à-dire que les coureurs du tour de France tournent en quasi-totalité à l’EPO depuis le début des années 1990. (Pour rappel l’EPO augmente le VO2max de 10 à 12%1) En effet, à partir de 1990, les records dans les ascensions mythiques tombent chaque année. Ainsi, les records de Greg Lemond ou Laurent Fignon dans l’Alpes d’Huez qui se situaient autour de 42 minutes vont dégringoler à moins de 37 minutes avec Marco Pantani et Lance Armstrong dont nous connaissons tous la clef de ces tristes exploits. Lance Armstrong 2004 montait le plateau de Beille en un peu plus de 44 minutes, et nous savons tous qu’il était « full power doping ».
Quelques rares journalistes de pailles s’étonnent des performances de Tadej Pogacar, mais aucun n’osent faire le parallèle et rappeler que Tadej bat les records de coureurs dont nous savons qu’ils étaient dopés jusqu’aux oreilles. Au mieux les journalistes interrogent des experts et mettent en avant des explications qui ont l’air sérieuses, mais qui restent de la poudre aux yeux.
Petit rappel des principales performances dans la montée du Plateau de Beille depuis 1998.
Coureurs | Année | Temps | Distance à l’abri permettant d’économiser 10 à 20 watts | Puissance pondérée 70 kg + 8,5 (vélo et équipements) | Doping (suspension, aveu…) |
Pogacar | 2024 | 39’40 » | 10 km | 448 watts | Pas encore |
Vingegaard | 2024 | 40’45 | 5 km | 440 watts | Pas encore |
Evenepoel | 2024 | 42’22 » | 5 km | 421 watts | Pas encore |
Pantani | 1998 | 43’02 » | 5 km | 421 watts | Yes |
Rassmussen | 2007 | 43’47 » | 10 km | 401 watts | Yes |
Contador | 2007 | 43’47 » | 10 km | 401 watts | Yes |
Ullrich | 1998 | 44’05 » | 5 km | 410 watts | Yes |
Pinot | 2015 | 45’04 » | 15 km | 383 watts | No |
Armstrong | 2004 | 45’09 » | 9 km environ (relai avec Basso) | 391 watts | Yes |
Les calculs de puissance tiennent compte de l’évolution du poids des vélos et de la qualité des pneumatiques ainsi que de l’amélioration de la résistance de l’air des vêtements et vélos, et enfin du temps passé à l’abri dans les roues d’autres cyclistes. Par exemple, Pinot est monté aussi vite que Armstrong, avec un vélo un peu plus performant et en restant à l’abri dans le peloton maillot jaune, il a pourtant développé une dizaine de watts en moins. Bien sûr les conditions de courses peuvent influencer un peu les performances, ainsi que la température, qui, si elle est élevée rend les efforts en endurance plus difficile, ce qui était le cas lors des performances de Lance Armstrong et Basso en 2004. En 2004, Thomas Voekler perdait son maillot jaune en concédant plus de 4 minutes sur le duo Armstrong-Basso.
Le mythe de l’amélioration de la technologie.
Il est de bon ton de dire que les progrès fulgurants de certaines performances cette année seraient dus à l’amélioration des vélos. Or cela est un poncif faux. Certes, en 20 ans, les rendements des pneus, l’aérodynamisme des cadres et des vêtements ont progressé, mais cela reste de l’ordre de 5 à 10 watts économisé dans une ascension comme celle du Plateau de Beille. Ces progrès sont perceptibles sur des vitesses élevées, mais pas autant en dessous de 30 km/h2. Si vraiment, le matériel permettait de tels progrès, comment se fait-il qu’ une toute petite partie du peloton soit concerné par ces performances capables de surpasser les anciens dopés ? Pourquoi Romain Bardet par exemple, depuis 2014 n’a-t-il pas aussi progressé de 3 minutes dans les cols principaux3 ? De plus, les performances de quelques cyclistes dépassent très largement celles de cyclistes qui étaient au top niveau mondial il y a une petite dizaine d’année. En 10 ans l’amélioration technologique n’est pas mirobolante. Entre 2010 et 2020, les meilleurs cyclistes du monde étaient très nettement en dessous des performances des champions des années 1990 à 2010, et là d’un seul coup, nous aurions fait un bon technologique en l’espace de quelques années… Non sincèrement, vouloir expliquer les performances magiques avec le matériel n’est pas sérieux.
Il faut bien garder à l’esprit que beaucoup d’évolutions technologiques ne sont pas guidées par des gains de performances, mais par la nécessité de renouveler le matériel en créant une obsolescence technique des vélos, afin de gonfler artificiellement ce secteur économique. En 2015, dans le cadre du record de l’heure de François Lamiraud, j’ai eu l’occasion de tester en soufflerie des casques et des combinaisons, et il s’est avéré que c’était un ancien casque et une vieille combinaison avec des plis qui étaient les plus aérodynamiques. Les casques derniers cris, et la super combinaison sans plis, étaient moins aérodynamique. Étonnant n’est ce pas ? Pourtant, les fabricants du casque et de la combinaison affirmaient que leurs nouveaux produits étaient meilleures que les précédents. Il faut donc être prudent quant à la vision linéaire d’une progression technologique.
Je vous invite à lire l’interview d’Alban Lorenzini à propos du matériel, il est certainement un des spécialistes les plus au point sur le sujet.
Enfin, le poids du vélo de Marco Pantani en 1998 était légèrement inférieure à celui de Pogacar. Et oui, on ne s’y attendait pas, mais les calculs réalisés par des spécialistes du matériel ont bien mis en évidence qu’il n’y aucune différence de poids significative entre le poids des vélos des deux protagonistes dont nous parlons.
Le mythe de la super nutrition révolutionnaire.
J’ai entendu, ici ou là, que les coureurs par rapport à l’époque Pantani utilisaient maintenant des supers rations de récupérations après l’effort, à base de glucides et de protéines… Mais cela était déjà le cas à la fin des années 90. Les livres de Denis Riche (1996 et 1998), Nutrition des sports d’endurance et Équilibre alimentaire des sports d’endurance sont déjà extrêmement complet et brosse la plupart des stratégies nutritionnelles de l’effort encore en vogue aujourd’hui. Ces deux livres s’appuient sur des études et recherches antérieures de plusieurs années. Entre 1996 et 2000 pendant mes études j’ai eu l’occasion de travailler sur ces questions là, et nous connaissions déjà l’importance des BCAA, et d’autres acides aminés comme la Tyrosine et le Tryptophane, mais aussi l’importance des acides aminés détoxifiant tel que l’arginine, l’ornithine par exemple. Le cyclisme de haut niveau dans les années 90 avaient déjà mis en place des stratégies diététiques remarquables. Je vous rappelle que l’équipe Festina a travaillé avec le Docteur Nutritionniste Denis Riché par exemple. Donc nous parler de nutrition révolutionnaire à base de protéine végétale, de fructose et compagnie, ce n’est pas du tout une nouveauté.
J’ai lu et entendu des gens qui expliquent que maintenant les cyclistes consomment 120 grammes de glucides par heure, alors que les possibilités de notre système digestif sont généralement de l’ordre de 60 g par heure pendant l’effort. Si effectivement, nous pouvions absorber autant de glucides que nous en dépensons, ce serait bien, mais cela n’est pas possible. Les limites testées peuvent atteindre 90 grammes, mais cela n’est pas sans risque de troubles digestifs invalidant 4 5. En outre, avoir du glucose ne permet pas de rouler plus vite, mais de tenir plus longtemps. Or, on parle de coureurs qui montent les cols plus vites.
Une étude fait sensation pour justifier cette histoire de 120 g de glucide par heure6. Mais lorsqu’on lit cette dernière, on découvre que 2 participants sur 9 qui consommaient 120 g par heure ont dû abandonner l’épreuve à cause de troubles intestinaux. Dans le groupe à 90 g par heure, il y a eu 1 abandon sur 9 pour les mêmes raisons intestinales, et dans le groupe à 60 g par heure, 0 abandon sur 8. Bref, cela représente 22% d’abandons à cause de troubles gastros intestinaux, malgré 4 semaines pendant lesquelles les traillers devaient s’entrainer à consommer 120g de glucides par heure. Ensuite, le bénéfice en termes de performance pour le groupe à 120 g de glucides par heure est évalué sur un test consistant à courir à 20 km/h sur un tapis roulant avec 1% de pente. Le groupe 120h/g à réussi à tenir environ 10 secondes de plus que les deux autres groupes (soit 1’50 » au lieu de 1’40 ». Ce résultat n’est pas du tout significatif, car les athlètes savaient dans quels groupes ils étaient. L’étude n’a pas été faite en aveugle. Il faut une certaine vu de l’esprit pour voir dans cette étude une preuve d’efficacité redoutable de la nutrition hyper glucidique.
Consommer 120 g de glucides par heure ne sert à rien. Il faut, pour le comprendre, se pencher sur la cinétique d’oxydation des lipides et glucides en fonction de l’intensité de l’effort. Ainsi pour une intensité de 60 à 70% de votre PMA, les muscles des cyclistes entrainés oxydent un mélange contenant 50 % de lipides et 50% de glucose. Cette intensité correspond à l’intensité moyenne d’une course de 3 à 5 h. De fait, un apport de 120 g de glucide par heure c’est bien plus que ce que les muscles oxydent pendant l’effort. Sur une course de 5 heures avec 4800 m de dénivelé comme l’étape du Plateau de Beille, Pogacar a dû consommer 5000 kcal environ. La moitié de cette énergie provient des lipides, et le reste provient des réserves de glycogène et des 60 g de glucides par heure ingérés pendant l’étape.
La légende de Tadej Pogacar déjà surdoué chez les juniors et les jeunes.
Cet argument revient souvent, mais il ne vaut rien non plus, car le palmarès junior de Tadej Pogacar, même s’il est très bon, est loin d’être le meilleur du peloton. Remco Evenepoel par exemple était un junior largement supérieur à Pogacar. Rappelons qu’en matière de titres national ou international Pogacar en junior n’a gagné que le titre de champion de Slovénie en CLM, et effectué un podium au Championnat d’Europe. Alors que Remco Evenepoel remporte en 2018, dès sa seconde année de vélo, les championnats du monde, d’Europe et de Belgique pour la catégorie juniors à la fois pour le contre-la-montre et la course en ligne, soit les six titres possibles. Pogacar n’a gagné qu’une seule course par étape en junior, là où Remco a gagné les 5 courses par étapes auxquelles il a participé.
Dès sa première année professionnelle, Remco à gagné une épreuve de coupe du monde, alors que Pogacar à commencé à briller après à ce niveau là lors de sa troisième saison chez les pros lorsqu’il rejoindra l’épuipe UAE. (un changement d’équipe et ou de Dr ??)
Pogacar à gagné le Tour de l’avenir à 19 ans. Certes, mais David Gaudu aussi a gagné le tour de l’avenir à 19 ans, et pourtant, Pogacar domine David Gaudu très largement.
Si l’on regarde Vingegaard qui est presque au même niveau que Pogi en 2024, son palmarès junior internationale est plutôt vierge, et il explosera subitement en 2021 au sein de l’équipe Jumbo, passant de l’anonymat au rang de potentiel vainqueur du Tour.
Cet argument du talent incroyable de Pogacar dès les jeunes catégories ne vaut rien. De très nombreux talents chez les jeunes ne perceront jamais l’écran. Ce sont les journalistes incompétents qui useront de cet argument pour justifier les indéfendables performances du magicien slovène.
Analysons déjà la performance de Pogacar
Durant les premiers kilomètres de l’ascension, il va rester à l’abri du vent dans les roues du petit peloton et de Vingegaard jusqu’à 5,4 km de l’arrivée. Durant cette première partie, il va économiser une vingtaine de watts. Puis il va libérer toute sa puissance en solitaire pendant un peu plus de 5 km qu’il va avaler en une petite douzaine de minutes.
La puissance de Tadej Pogacar peut être estimée avec une grande précision, notamment dans les 5 derniers kilomètres qu’il va avaler à 26,4 km/h sur une pente à 6,8%. Vous pouvez vérifier cela sur Strava. (Au passage, je vous invite, amis cyclistes à essayer de rouler à 26-27 km/h sur une pente à 6 ou 7 %… vous pouvez même constater la puissance nécessaire en direct durant les quelques dizaines de secondes de votre effort.)
Méthode de calcul de la puissance
Tadej mesure 1m76 et pèse 62 kilos, ainsi il est facile de calculer la puissance qu’il développe dans les 5 derniers kilomètres. On doit tenir compte, du poids de l’athlète avec son vélo, du dénivelé (356 m), de la vitesse, et de 3 autres paramètres qui sont le coefficient de trainée aérodynamique (0,25 – 0,3), le coefficient de résistance au roulement (0,0025 – 0,003), et la pression atmosphérique (0,97 kg par mètre cube dans les 5 derniers km). Vous trouverez la méthode de calcul dans le livre de Frédéric Grappe au chapitre 17. Vous avez aussi la méthode Robin Candau qui donne les mêmes résultats ici.
La modélisation du calcul peut être validée en la comparant avec des coureurs ayant effectué cette montée et qui ont publié sur Strava les données de puissances. C’est ce que montre le tableau ci-dessous.
Coureurs – poids – course – rang | Temps | Puissance réelle | Puissance calculée min max ± abrité | Erreur % |
Laurens Ten Dam (69 kg) TDF2015 | 48’08 » | 360 | 356-365 | -1% à +1% |
Tobias Johannessen (62 kg) TDF 2024 | 48’26 » | 335 | 324-331 | -2 à -1% |
Darren Van Bekkum (62 kg) Ronde Isard 2024 | 47’16 » | 349 | 333-340 | -5 à -3% |
Matthew Greenwood (70 kg) Ronde Isard 2024 | 48’25 » | 356 | 358-366 | +0,5 à +3 % |
Jordan Jegat (59 kg) TDF 2024 | 54’22 » | 279 | 273-279 | 0 à -2% |
Quentin Leplat (69 kg) (sortie perso 2008) | 1h00’30 » | 310 | 307 (sans abri) | -1% |
L’écart moyen entre notre calcul et les valeurs mesurées avec les capteurs de puissance est de 1 % en moins. C’est-à-dire que si le coureur a effectué en moyenne 400 watts, le calcul réalisé donne 396 watts ± 10 watts. L’écart est minime et correspond aux incertitudes de mesures des capteurs de puissances.
Afin de pouvoir comparer les puissances d’un coureur à l’autre, il convient de rapporter la puissance en watt étalon par kilogramme. Soit on normalise à un poids standard de 70 kilogrammes (W étalon 70), soit en exprime en watt par kg (w/kg)
J’ai pu tester également dans une montée similaire au 5 derniers km, qu’il fallait environ 400 Watts étalon 70 pour rouler à 22 km/h sans abri. (Tadej roulait à 26,4 km/h)
Puissance de Pogacar dans les 5 derniers km du plateau de Beille : 466 watts étalon
Le résultat du calcul donne une puissance de 424 watts ± 5 pour Tadej Pogacar, ce qui convertit en watt étalon 70 kg, donne 466 watts. Ce qui veut dire qu’un cycliste moyen de 70 kg aurait eu besoin de 466 watts de puissance dans les 5 derniers kilomètres d’une étape de 200 km avec 4800 mètres de dénivelé pour monter aussi vite de Pogi. Vous voyez ou je veux en venir ! Cela n’est tout simplement pas possible sans le recours à de puissants ergogènes, à moins d’être un magicien doté de supers pouvoirs.
Ce calcul est confirmé par les données de puissances publiées par Tobias Johannessen qui a réalisé ces 5 derniers kilomètres en 15’16 » à la puissance de 310 watts. En utilisant notre méthode de calcul, nous trouvons 306 watts au lieu de 310. Ce résultat confirme que les paramètres de notre calcul sont corrects. L’incertitude de calcul est de l’ordre de ± 5 watts.
Puissance de Pogacar sur la montée totale : 448 watts étalons
Sur l’ensemble de la montée, comme Pogacar à passé une partie de celle-ci à l’abri du vent, il faut réduire le coefficient de trainée aérodynamique de l’ensemble de la montée à environ 0,25. Ce qui donne une puissance moyenne de 408 watts ± 5 pendant presque 40 minutes à la fin d’une étape de montagne épuisante. (pas pour tout le monde). En puissance étalon cela donne pour Pogacar une puissance de 448 watts étalon 70 kg pendant les 40 dernières minutes d’une étape de montagne. Ce calcul est de nouveau confirmé lorsqu’on analyse des puissances publiées par des coureurs comme Tobias Johannessen. Ce dernier a développé 335 watts pendant 48’26 », notre calcul donne 327 watts. Là encore, notre calcul, bien que légèrement sous estimé, reste cohérent.
La controverse Frédéric Grappe
Que raconte Frédéric Grappe aux journalistes du Figaro ? Est-il sérieux, ou bien le journaliste à t-il extrait d’une longue interview ce qui l’arrangeait, faisant dire à Frédéric Grappe ce qu’il voulait écrire ? Il faut toujours se méfier des articles de la grande citadelle médiatique. Ils sont champions pour tourner les textes afin de déformer l’idée de l’interlocuteur pour qu’elle colle à l’idée de départ du journaliste. Les médias de grand chemin n’auront de cesse de défendre les mythes jusqu’à en devenir ridicule.
Dans l’article du Figaro, on peut lire des propos de Frédéric Grappe qui permettraient de justifier les performances et de minimiser les calculs de puissance. En résumé, Frédéric Grappe aurait expliqué que les chiffres de puissance avancés doivent être pris avec des pincettes et ne serait pas toujours à caractère scientifique. Il justifie en expliquant qu’il faut tenir compte de l’altitude, de la température, de la fatigue et du vent pour faire ces calculs. Or c’est exactement comme cela que nous calculons la puissance de Pogacar, et c’est exactement comme cela que le fait Frédéric Grappe dans ses ouvrages. Nos calculs sont exacts et confirmés par les valeurs publiées par d’autres coureurs. Nous mettons au défi Pogacar de publier sa puissance pour nous prouver que nous avons tort. Je pense même que notre calcul sous estime la réalité d’un petit quelque chose.
Frédéric Grappe évoque la qualité des vélos, plus légers, plus rigide. En effet, plus rigide, mais le poids des vélos actuels est de 6,8 kg, et ils pesaient entre 8 et 9 kg au début des années 1990, et aoutur de 7 kg durant l’ère Armstrong, (parfois moins de 7 kg). Ce qui représente une différence non significative dans l’ascension du plateau de Beille. On est loin de pouvoir expliquer les 3’30 » de retard des plus grands dopés de l’histoire du cyclisme avec le matériel.
Quand à dire que les cadres carbone n’existaient pas au début des années 2000, c’est une blague ! Les premiers cadres en carbones existent dès le début des années 90 (Cadex et Corima en 1993). Rappelez vous Laurent Jalabert et l’équipe Once sur ces cadres LOOK KG 171 en carbone dès 1994. Certes l’équipe Banesto roule encore sur des cadres acier en 1994. Mais en 1999 Armstrong gagne le tour avec un cadre carbone de la marque Treck. Et je crois que Greg Lemond en 1986 ou 1990 gagne le tour avec un cadre carbone déjà. (cadre TVT produit par Look).
Dois-je rappeler à Frédéric Grappe que Thibault Pinot montait le Plateau de Beille en 2015 en 45 minutes avec un vélo cadre carbone qui pesait déjà 6,8 kg, certes sous la pluie, mais à l’abri dans les roues, et la pluie n’est pas forcément un désavantage si la température n’est pas froide.
Les vélos de 2015 pesaient 6,8 kg, (dès 2000 l’UCI à interdit les vélo de moins de 6,8 kg) et les améliorations concernant la rigidité et le rendement du matériel ne permettent certainement pas d’expliquer de telles différences, tout au plus ces améliorations technologiques agissent à la marge de 5 à 10 watts, ce que souligne Frédéric Grappe dans l’article. Or la performance de Thibault Pinot en 2015 est de l’ordre de 380 à 400 watts en restant dans l’abri des autres coureurs, soit une différence de puissance de presque 15% entre Pinot et Pogacar. On connait le profil de puissance de Thibault Pinot7, avec un VO2max de 85 ml/min/kg il était capable de tenir 5,9 watt/kg pendant 45 minutes8, mais pas 6,4, et encore moins après 5 heures de courses dans les Pyrénées. Son record est établi dans des conditions bien plus optimale en terme de pré-fatigue.
Quand au vent, il était relativement faible, on peut le voir sur les images des drapeaux des spectateurs par exemple. Et même en supposant que Pogacar ait roulé avec un vent dans le dos annulant totalement la résistance de l’air, il lui faudrait une puissance de 415 watts étalon 70 kg pour monter le plateau de Beille à cette vitesse-là.
Bref, il convient de rappeler ce qu’écrivait Frédéric Grappe dans son livre à propos des puissances suspectes (page 396). À partir de 5,8 watts par kg pour des efforts de plus de 20 minutes, il faut se poser des questions. Or, Pogacar est au minimum à 6,4 watts par kg pour un effort de 40 minutes. On est donc, très très largement au-dessus de ce que Frédéric Grappe estime concevable. Et je partage ce point de vue, la puissance développée par Tadej Pogacar est extra-physiologique. Il en est de même avec Johannas Vingegaard et Remco Evenepoel qui ont aussi battu le record de Marco Pantani, mais dans une moindre mesure puisque le second perdra un peu plus d’une minute et le troisième sera relégué à presque 3 minutes. Globalement, la performance de Remco Evenepoel est du même ordre que celle de Marco Pantani.
Si Pogacar est capable de développer 448 watts pendant 40 minutes à la fin d’une étape de montagne de 5 heures, cela veut dire qu’il est capable de développer 490 à 500 « watts étalon 70 » pendant 20 minutes, et environ 580 watts sur une test de 5 minutes à bloc. Ces estimations sont validés par la montée du col d’Eze lors du CLM. Pogacar n’a pas osé activé strava sur le segment principal, mais Remco qui perd au moins 20 – 25 secondes dans cette montée l’ayant fait, on peut calculer que Pogi à effectuer un segment de 5,71 km avec une pente de 5,5% à 29,8 km/h, ce qui demande une puissance de 480 watts étalon 70 environ. Globablement, Pogi ne sent pas la fatigue, car il termine la montée du plateau de Beille à 1800 m d’altitude avec le même niveau de puissance que lors d’un CLM sans pré fatigue.
L’interprétation de Greg Lemond
Greg Lemond, a suggéré que Vingegaard était nettement plus léger que lui bien qu’il mesure la même taille, cela expliquerait pourquoi il grimpe plus vite dans les cols. Cette analyse est purement mathématique et ne tient pas compte de la complexité bioénergétique humaine. Essayons de l’expliquer. La course au poids le plus léger possible s’accompagne d’une fonte de la masse grasse, mais aussi de la masse musculaire, cela est systématique. Même en essayant d’optimiser votre alimentation, si vous souhaitez abaisser votre poids de forme de 68 à 62 kg, vous allez impacter vos tissus musculaires. Or, le VO2max, dépend aussi en partie de la masse musculaire active et de la force musculaire, plus nous avons de masse musculaire active, plus cela va stimuler nos capacités aérobies. En réduisant, votre masse grasse et musculaire, vous allez aussi réduire la consommation d’oxygène, car par unité de masse musculaire, il y a une limite de consommation d’oxygène par unité de masse musculaire9. La notion de poids de forme c’est un peu cet équilibre qu’il faut trouver, or vouloir abaisser son poids à l’extrême en faisant un simple calcul algébrique, c’est nier les nombreuses interactions biologiques.
J’ai été l’entraineur de cyclistes amateurs (et un professionnel) qui ont tenter ce genre de transformation. Un affutage extrème, un IMC très bas, mais cela ne leur à pas réussi du tout.
Toutefois, il est évident que depuis l’ère Christopher Froome, il y a une tendance à essayer de jouer sur ce tableau là. Pour y parvenir, il est possible de s’imposer des restrictions alimentaires accompagnés d’anabolisant permettant de se protéger de la fonte musculaire des muscles actifs. C’est ainsi que l’on peut voir des cyclistes avec des bras squelettiques et des cuisses relativement proéminente. Il est évident que les spécialistes du dopages ont déjà pensé à cela. En bricolant avec son alimentation et des produits dopants, des sportifs ont certainement déjà tenté ce type de stratégies dans les périodes sans compétition par exemple afin d’échapper aux éventuels contrôles.
Je suis donc très sceptique à propos de ce genre d’interprétation. On devrait à mon sens s’interroger sur comment un coureurs comme Jonas Vingegaard parvient à performer en étant aussi maigre tout en ayant des jambes aussi musclées et des bras rachitiques.
Pourquoi ces puissances sont elles extra-physiologique ?
On sait qu’un litre d’oxygène qui entre dans notre organisme permet de produire 21 kilojoules d’énergie. Et on connait les limites humaines en termes de consommation maximale d’oxygène depuis plusieurs décennies grâce aux recherches effectuées en laboratoires de physiologie du sport. Et un cycliste capable de développer plus de 410 watts étalon 70 ou 5,8 watts par kg pendant 30 minutes en fin d’étape flirte avec les limites de la biologie humaine. Or Pogacar, Vingegaard, Pantani, Rasmussen… et tant d’autres sont parvenues à développer des puissances 10% supérieures à cette limite physiologique. L’histoire du sport nous apprend que les sportifs capables de développer de telles puissances avaient recours au dopage. Il est peu probable que cela ait changé, d’autant plus que les coureurs des années 2010 à 2020 avaient presque retrouvé de niveaux de performances normales, ce qui a permis à plusieurs Français de monter sur le podium du Tour (Péraud, Pinot, Bardet). Le dopage est en train de revenir en force dans le haut du panier, rendant obsolète des coureurs valeureux et à l’éthique sportive irréprochable.
Autres estimations de puissances
Je vous invite à lire l’article publié sur lanternerouge, il confirme les records de puissances développées par Pogacar et Vingegaard.
Un hollandais (velofacts) a estimé la puissance de Pogacar à 448 watts pour 66 kg (soit 475 watts étalon 70 kg), cette estimation nous semble un peu haute.
Quant à Antoine Vayer, il propose 480 watts étalon 70 kg, là encore cela me semble un peu sur évalué, comme la majorité de ses calculs, qui dans l’ensemble dépasse la réalité, sans nécessairement changer l’interprétation que nous pouvons en faire.
HALLUCINANT ! Record mutant de Pantani battu de 3 minutes et 44 secondes ! Après 5 cols. 5 heures 13′ d’efforts pour 15,95 kms à 7,87% en 39’46 secondes à 24,07 km/h. C’est monstrueux, c’est du 480 watts Étalon voire plus ! Si là, vous y croyiez encore, vous ne pouvez plus.… pic.twitter.com/crPMBLAR1G
— 🅰ntoine VAYER 📸🖋️ (@festinaboy) July 14, 2024
Enfin, je vous suggère l’article de F Portoleau sur le site Chronowatt. Il donne une puissance sensiblement plus élevée que ce que j’ai calculé (473 watts contre 450 watts étalon). Mais j’ai tendance à être très optimiste sur les paramètres de SCX et Rr afin de ne pas surévaluer les puissances. Il faudrait reproduire l’expérience avec des VAE similaire et équipé de capteur de puissance par exemple pour ajuster encore plus ces paramètres. Quoi qu’il en soit, il est évident que la puissance développé par Pogacar se situe dans cette zone de 450 à 470 watts étalon pendant 40 minutes.
Le bilan
Vous l’aurez compris, Tadej Pogacar en gagnant 6 étapes et en dominant le Tour de France comme il vient de le faire sur le Tour d’Italie, c’est de l’enfumage, et la majorité des journalistes incapables de faire de l’investigation, quel que soit le domaine (politique, santé, environnement, sport…) continuent de chanter religieusement les louanges du prodige slovène, du surhomme que nous devons admirer, tel un idéal à atteindre. Réalisent-ils ces journalistes, qu’en mettant sur un piédestal, des champions qui ne sont que de simples humains avec leur travers et parfois leurs talents, ils posent les bases d’une civilisation idéalisée comme le firent les régimes politiques eugéniques par exemple ? Regardez, regardez, ces champions courageux, réalisant des exploits à la sueur de leur front, avec détermination et travail, c’est à cela que vous devez ressembler, vous les gens d’en bas. Le message est subtil, peut être est ce une interprétation un peu excessive, mais elle n’est pas de moi, elle est du penseur d’Albert Jacquard. D’un point de vue sociétal, il est bon de réfléchir à la place qu’occupe le champion affiché sur tous les écrans du monde. Certains penseurs n’hésitent pas à dire que « l’extase suscitée par l’exploit sportif est consubstantielle d’un monde malade ». Je ne sais pas si l’on peut aller jusque là, mais oser faire le parallèle entre les grands événements sportifs et une grande messe religieuse est un exercice que je trouve intéressant, à chacun de se livrer à ce genre de réflexion. Et en définitive, ce que je déplore, c’est le manque de courage et de professionnalisme des journalistes de grand chemin (pas tous) qui ne diront rien jusqu’à ce qu’il n’aient plus le choix que de condamner les coureurs. Je déplore aussi les instances organisatrices du sport et du Tour de France qui savent et qui se taisent aux noms d’intérêts supérieurs. Mais quel intérêt est supérieur à la vérité et l’éthique ? Aucun, si ce n’est celui d’une minorité qui défend des intérêts financier, idéologiques… que sais je encore ? Qui osera évincé l’UAE et la Jumbo comme le fut Rasmussen en son temps sur la base de soupçons de dopage ?
Si je dois résumer mon point de vue, je dirais que nous avons à faire, comme d’habitude à des journalistes de pailles, à des instances organisatrices dépouillées des fondements éthiques, préférant l’image à la réalité, défendant des intérêts au détriment de la vérité. Quant aux sportifs, bien qu’ils soient responsables de leur actes, je les vois comme des marionnettes tout aussi dépouillées des valeurs éthiques, car ils évoluent dans ce monde qui valorise l’excellence arborant une éthique de façade, que le sport est sensé promouvoir. Or il n’est en rien, le sport n’est porteur d’aucune valeur innée. C’est l’individu, par son attitude qui donne au sport sa véritable valeur. Je reprend la phrase célèbre » Si tu ne vaux rien sans ta médaille, tu ne vaudras pas plus avec » (film Rasta Rocket). Ce qui fait la valeur humaine ce n’est pas ce que vous faites, mais ce que vous êtes.
Quentin Leplat, ancien entraineur, fondateur de Velo2max.
Enfin, si j’écris ces lignes, si je prend la parole, si j’apporte des éléments de preuves pour comprendre, tour en sachant que cela ne servira probablement à rien, c’est parce qu’il ne serait pas éthique de taire ce que je comprend. Et c’est aussi pour que des sportifs sincères puissent être reconnue à leur juste valeur. Je pense particulièrement à Romain Bardet, qui disait s’être battu pendant 13 années sans jamais être le plus fort, mais j’ai envie d’ajouter, sans jamais avoir triché, car Romain est de ces sportifs intègres, méticuleux, rigoureux à l’extrême. Que dire de David Gaudu qui faisait remarquer l’année dernière, qu’il était au top de sa forme et que les cadors évoluaient plusieurs crans au dessus de lui, et qu’il ne jouait pas dans la même catégorie. Plusieurs coureurs s’expriment ainsi, et c’est une façon d’attirer l’attention sur quelque chose qui cloche.
Annexes
Revoir la vidéo de Marco Pantani
La vidéo de Lance Armstrong et Ivan Basso qui vont se relayer durant l’essentiel de la montée.
La vidéo de Contador et Rassmussen en 2007 (pour rappel, Rassmussen avait été exclu du Tour car il n’était pas le bienvenu en raison de ses performances qui détonnaient)
- Thomsen JJ, Rentsch RL, Robach P, Calbet JA, Boushel R, Rasmussen P, Juel C, Lundby C. Prolonged administration of recombinant human erythropoietin increases submaximal performance more than maximal aerobic capacity. Eur J Appl Physiol. 2007 Nov;101(4):481-6. doi: 10.1007/s00421-007-0522-8. Epub 2007 Aug 1. PMID: 17668232. ↩︎
- La résistance de l’air augmente au cube de la vitesse, donc entre 25 et 50 km/h, l’énergie pour vaincre la résistance de l’air est multiplié par 8, c’est pour cela que les gains aérodynamique interviennent à la marge dans les montées de col.. ↩︎
- Retrouver les performances de Romain depuis 2014 sur ChronoWatt, vous verrez que ses performances chronométriques n’ont pas évoluées de manière miraculeuse au point de titiller d’anciens dopés. ↩︎
- https://www.etixxsports.com/fr/nouvelles/recommandations-concernant-lapport-en-glucides-en-cas-dexercice-prolonge# ↩︎
- https://cp-academie.com/nutrition-cycliste-alimentation-pendant-leffort/ ↩︎
- https://www.mdpi.com/2072-6643/12/5/1367 ↩︎
- Pinot, J., & Grappe, F. (2014). A six-year monitoring case study of a top-10 cycling Grand Tour finisher. Journal of Sports Sciences, 33(9), 907–914. https://doi.org/10.1080/02640414.2014.969296
↩︎ - https://www.cyclesetforme.fr/le-profil-de-puissance-de-tpinot-entre/ ↩︎
- https://www.ajol.info/index.php/jrsul/article/view/134845 ↩︎
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Un peu de contradiction par rapport à ce réquisitoire :
Le fait de battre des records n’est en aucun cas une preuve de dopage. De plus, Pogacar ne présente aucun des signes caractéristiques des anciens dopés, à l’exception de ses performances absolues (performances irrégulières, pics de forme uniquement lors du Tour de France, etc.). Enfin, il n’existe aucune indication sérieuse concernant un produit ou une pratique qui pourrait expliquer des gains de performance significatifs sans être détectés par les contrôles modernes. Si l’on devait uniquement se baser sur les performances pour accuser un coureur, je vous invite à écrire le même article sur Léon Marchand.
Je constate dans votre article que Pogacar a réalisé 424W, et non 466W. Le cyclisme moderne se pratique avec des valeurs de puissance absolue qui plafonnement, mais avec des coureurs de plus en plus légers. Parler de watts normalisés à 70kg masque cette réalité…
Les contrôles modernes ne détectent l’EPO que pendant 48 h… donc si vous utiliser cela entre les compétitions, loin des contrôles vous êtes tranquille. De plus la transfusion sanguine autologue (son propre sang) est indétectable dans les tests urinaires, et les controles pendant le Tour ne cherche pas à déceler ce type de dopage. https://www.ouest-france.fr/sport/dopage/entretien-dopage-j-ai-bien-peur-que-les-transfusions-sanguines-soient-de-retour-c80043f8-3f2c-11ed-b695-eda89e95acac
Les performances de Pogi, cela relève de la science fiction, aucun cycliste professionnel n’a jamais pu produire de telles puissances sans être à ce jour impliquer un jour l’autre dans le dopage. C’est un fait, l’histoire, comme avec Armstrong permettra de savoir qui à raison.
La technique que vous décrivez (microdoses d’EPO) était utilisée en complément des transfusions sanguines et des périodes de « repos » pour régénérer le sang. Cependant, elle n’est plus d’actualité en raison de tests plus précis, de contrôles inopinés et du passeport biologique. La preuve en est que les athlètes s’entraînent désormais tous en altitude et que les périodes de « repos » sont considérablement réduites pour des leaders comme Pogacar, qui courent à 100 % toute l’année.
Je ne sais pas ce qui explique ces performances exceptionnelles, mais il est certain qu’il est impossible d’affirmer qu’il n’y a aucune explication « naturelle » à priori.
Les contrôles inopinés sont rares, et le sportif peut en manquer jusqu’à 3 avant de se voir inquiété. Le passeport biologique est facilement contournable, car il se base sur une point de départ qu’il est possible de biaiser ou à l’inverse de fausser avant la prise de sang. Certaines méthodes avaient déjà été décrites. Par exemple, avant un test d’hématrocrite, les coureurs buvaient une grande quantités d’eaux avec une dose de sel importante pour modifier le volume plasmatique temporairement. Cette méthode avaient décrite par Erwan Menthéour par exemple.
Le passeport biologique est loin d’être imparable, c’est une blanche façade qui cache la foret.
L’EPO peut etre detecté indirectement si on a un taux de globule rouges très superieur à la moyenne non ? Et si on reste dans la normalité (moyenne des coureurs du tour disons), quelle serait la difference avec des entrainements réguliers en haute altitude ? Il me semble que le corps s’y adapte en produisant plus de globules rouge justement
Les données issues d’expérimentation scientifique indique que les stages en altitude peuvent au mieux améliorer le VO2max de 6%… mais cet effet ne dure pas longtemps, car il s’agit d’une adaptation qui induit d’autres facteurs que les globules rouges. L’EPO permet d’augmenter le VO2max de 10 à 15%, et l’effet est nettement plus durable, car il s’agit d’une augmentation des globules rouges.