SONDAGE : Quels produits diététiques et compléments utilisent les cyclistes amateurs ?

ll y a un moment que nous souhaitions publier un article concernant les compléments diététiques qu’utilisent les sportifs. Ces compléments ne sont pas très différents de ceux qu’utilisent les non-sportifs en général, mais le but de notre sondage est de mesurer la proportion de cyclistes qui ont recours aux compléments diététiques, dans quelles proportions et quelles sont les pratiques dans ce domaine. Les compléments ingérés sont-ils pertinents, quelles sont les raisons de cette consommation et les objectifs.

Roulement de tambours et jingle….. voici les résultats

Population : Cycliste pratiquant des compétitions avec un minimum de 5000 km de vélo et 5 courses. 10 % du panel effectue plus de 15000 km par ans et plus de 30 courses.

  • 8 % des cyclistes interrogés ne consomment pas de complément diététique.
  • 35 % des cyclistes interrogés consomment des compléments diététiques une à deux fois par an
  • 33 % plusieurs fois par an
  • 23 % toute l’année

Compte rendu des compléments alimentaires utilisés.

  • 72 % des cyclistes utilisent des boissons énergétiques : Notre avis… c’est insuffisant… On devrait avoir 100%. Une boisson énergétique reste le meilleur complément diététique de l’effort mi au point depuis 30 ans. Les effets bénéfiques sur les performances et la santé sont d’autant plus bénéfiques qu’on utilise souvent les boissons pendant l’effort, y compris aux entraînements.
  • 38 % des cyclistes consomment des compléments multi-Vitamines et Minéraux : Notre avis : Il est effectivement préférable de consommer des compléments de ce type que de mettre en place une automédication sur un ou deux micronutriments de magnésium, de fer, de B12, etc… les dosages y sont plus pertinents et moins dangereux. Toutefois, avec prudence, certains compléments sont très mal dosés. Voir notre étude comparative sur le Velo2magazine. Enfin, sachez que prendre des compléments sans s’assurer que les mécanismes d’absorption intestinale fonctionnent peut rendre la démarche inutile et sans effet escompté.
  • 24 % des cyclistes consomment du fer : Notre avis :  aie… la consommation de fer en aveugle peut s’avérer nocive pour la santé. Il est préférable de consommer du fer contenu dans des préparations plus complètes avec vitamines et minéraux, car le dosage est inférieur. Il faut éviter le fer à haute dose comme c’est le cas avec le Tardyféron. Mieux vaut s’orienter sur des préparations faiblement dosées, mais dont le complexe moléculaire permet une meilleure assimilation et moins de dégâts collatéraux. Rappelons que le fer peut agir comme un accélérateur de vieillissements. Fer + eau + oxygène ne font pas bon ménage, ça rouille..!!
  • 25 % des cyclistes consomment du ginseng et/ou de l’eleuthérocoque : Notre avis : Cette démarche nous apparaît saine dans le sens ou ces extraits de plantes ne présentent pas d’effet secondaire reconnu, et dont on a pu vérifier les effets sur le système immunitaire, la résistance au stress, et indirectement une amélioration des performances physiques et intellectuelles. On ne soupçonne pas le pouvoir des épices, il y en a tant d’autres qui agissent comme des anti-inflammatoires, antiseptique… et surtout sans effets secondaires qu’on retrouve dans les médicaments.
  • 16 % consomment des complexes antioxydants : Notre avis : Il est pertinent de se pencher sur le stress radicalaire provoqué par les molécules d’oxygène. Toutefois, la plupart des compléments diététiques multivitamines et minéraux intègrent ces antioxydants… on sent là une dérive marketing pour des produits souvent banals contenant des vitamines C, E, Zinc et sélénium qu’on retrouve dans la plupart des préparations globales. Par contre, cela ne dispense pas de consommer beaucoup de végétaux, car ce sont les principaux pourvoyeurs d’antioxydant. (Fruits frais, légumes, fruits secs…)
  • 18 % des cyclistes consomment de la spiruline : Notre avis : Judicieux, une plante d’une densité nutritionnelle importante, mais qui présente des teneurs en minéraux très différentes des complexes multivitamines et minéraux. Bref, produit végétal naturel par excellence, peu de risque.
  • 35 % des cyclistes consomment des protéines et 26 % des BCAA : Notre avis : une pratique pleine de bon sens, mais qui nécessite tout de même une certaine connaissance des mécanismes sous-jacents à la consommation de protéines en poudre ou en gélules. Le premier est l’absence de fer, ce qui veut dire que ces protéines ne remplacent pas les protéines naturelles de l’alimentation qui contiennent du fer. Enfin, les protéines peuvent ne pas être nécessaires à certains moment. En effet, la pertinence de la micronutrition n’est pas de complémenter avec tout ce qui est possible, mais de le faire lorsque cela est nécessaire. Ainsi, les BCCA sont pertinents au retour de l’entraînement, les protéines lors des cycles d’entraînement très durs entraînant un catabolisme protéique important. Parfois, les besoins en protéines ne concernent que quelques acides aminés, il est alors inutile d’en consommer d’autres en complément. Ajoutons qu’une alimentation hyper protéinée (comme dans les régimes hyper protéinés) peut avoir des effets secondaires comme la baisse des défenses immunitaires.
  • 14% des cyclistes consomment des acides gras oméga 3 :Notre avis : La majorité de la population en France et dans les pays très (trop) développés présente un déséquilibre du rapport oméga 3 et oméga 6. La solution consiste à consommer des oméga 3, et il est vrai que les acides gras oméga 3 sont très pertinents en termes de santé et performance. Toutefois, une cure d’oméga 3, même plusieurs ne pourront pas résoudre ce problème qui repose sur  l’équilibre de la ration en lipide de notre alimentation. Il faut en parallèle revoir sa relation avec les lipides. 1er point, ne pas les exclure ou les réduire, car nous en avons grand besoin pour pédaler, si vous prenez des oméga 3 et réduisez vos apports en, lipides ces derniers partiront en fumée au lieu d’intégrer des membranes cellulaires,  2ème point intégrer des aliments riches en lipides oméga 3  (huile de colza, de lin ou graines de lin, de noix, saumon, sardines, maquereaux…) 
  • 18% des cyclistes consomment de la gelée royale 3 :Notre avis : Judicieux, mais pour que cela soit vraiment intéressant il faut des quantités importantes de l’ordre de plusieurs grammes. La plupart des préparations ne permettent que des cures à raison de 100 à 300 mg par jour alors qu’il en faudrait 4000 à 6000 comme c’est le cas dans la plupart des études qui en démontrent les effets bénéfiques. Ce produit contient un peu de tout (vitamines, acides aminés, acétylcholine).
  • 17% des cyclistes consomment de l’arnica : Notre avis : Judicieux, mais les effets sont tout de même assez limité. La marque sporténine annonce des effets anticrampe, antifatigue, anticourbature…. cela est évidemment exagéré, aucun complément alimentaire n’est capable d’empêcher la survenue des courbatures par exemple. L’effet de l’arnica chez les sportifs n’est pas évident du tout à démontrer.
  • 31 % des cyclistes consomment des boissons de récupération : Notre avis : ces boissons sont très intéressantes, car elles apportent rapidement aux cellules, glucides, antioxydants, acides aminés, minéraux et sels neutralisant les déchets acides. Leur intérêt est d’autant plus grand qu’on les consomme juste après l’effort, au moment où la fenêtre métabolique est grande ouverte. Le coût de ces boissons est assez cher et il y a peu de solutions pour les recréer dans sa cuisine, car la formule est très complexe. Les meilleurs produits apportent des glucides, des acides aminés (BCAA, Glutamine), des minéraux, des vitamines et des sels de citrate et/ou bicarbonate.
  • 13% des cyclistes consomment des probiotiques : Notre avis : Les probiotiques sont une des bases de la mircronutrition. Il faut d’abord s’assurer que le système digestif est opérationnel à 100% avant de consommer tous les compléments diététiques possibles et imaginables. On peut obtenir un effet assez proche en consommant régulièrement des produits lactés comme bifidus, actimel, ou encore des fromages comme le roquefort, le bleu et bien sûr des fruits et légumes. Les systèmes digestifs en souffrance le sont souvent en raison d’une alimentation inadaptée.

Pour le reste : 

  • On note pour 7 % des cyclistes l’utilisation de produit comme les brûleurs de graisses dont on sait qu’ils contiennent essentiellement des stimulants à base de caféine et des plantes diurétiques. Leurs effets sont à double tranchant, car la perte de poids provient d’une perte de liquide et non de lipide. C’est le genre de produits qui se vend depuis plus de 50 ans et on n’en finit pas de sortir de nouvelles formules… si la formule magique existait, on ne trouverait pas sur le marché des dizaines de concepts différents.
  • Satisfaction ! personne n’a choisi des produits comme Vomaxime qui affiche des gains de performances supérieures à l’EPO… bref une des plus belles arnaques de ces dernières années qui semblent se dégonfler
  • Par contre, certains produits comme le complexe PRS semblent inconnus, alors que son intérêt est grandissant à mesure que l’on comprend les mécanismes de réparation cellulaire. Une affaire à suivre. 
  • Les acides aminés libres comme la glutamine, la tyrosine… sont très peu utilisés. Ce qui est normal, car ce genre de compléments nécessitent un bilan nutritionnel très pointu.

Ce que nous constatons également c’est que les choix des sportifs sont dictés par des conseils de médecins, d’entraîneurs, d’amis, des articles ou des publicités dans des magazines de vélos. Très peu de choix sont faits sur des bilans diététiques et/ou micronutritionnels.

Quant aux motivations pour utiliser des compléments alimentaires, elles tournent autour de l’envie d’améliorer ses performances, son plaisir de l’effort et pour préserver sa santé. On note aussi que ces compléments sont utilisés pour prévenir le surentraînement, ce qui peut être vrai, à condition de faire les bons choix en termes de complément diététique et de ne pas s’entraîner sans cohérence sous prétexte que l’on consomme des compléments diététiques.

Remarque : 

Notre questionnaire à été rempli par des sportifs qui se documentent souvent notre site Internet et qui ont finalement adopté des attitudes assez cohérentes dans l’ensemble. Notre panel de sportif n’est pas forcément représentatif de la réalité de toute la population cycliste.

Ref bibliographiques : 

  • Micronutriotion Santé et performance, Denis Riché, Edition De Boeck 2008
  • Nutrition du sportif  De Xavier Bigard, Xavier Bigard Charles-Yannick Guézennec, Charles-Yannick Guezennec Publié par Elsevier Masson, 2007

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