Cet article était posté dans la rubrique de l’ancien site Velo2max. Cette analyse est surtout valable sur des courses en ligne ou avec des circuits relativement longs (plus de 3km) et avec peu de virages serrés ou de relances.
Dès mes débuts dans le cyclisme, surtout lorsque j’étais minime ou cadet, j’ai souvent entendu des conseils comme « reste devant » ou « remonte devant ». S’il y a des relances fréquentes, cela peut être judicieux. Mais en réalité, se maintenir parmi les 30 premiers du peloton ne permet pas de s’économiser davantage que de rester dans les 30 dernières positions, bien au contraire.
L’idée selon laquelle la position à l’avant du peloton a une influence significative sur les efforts à produire ne résiste pas à une analyse basée sur les données de capteurs de puissance.
Dans la plupart des courses en ligne, être à l’arrière du peloton permet de mieux se préserver que de se forcer à rester parmi les leaders. Cela peut sembler surprenant, mais c’est compréhensible si l’on observe de près la dynamique de course. À l’arrière, le rythme est plus régulier. (sauf s’il y a de nombreux virages et relances). Les attaques à l’avant sont amorties, éliminant le besoin de se replacer constamment. À l’avant, il faut constamment suivre les mouvements, remonter dans les positions et l’exposition au vent est plus importante.
De plus, il est fréquent de voir les meilleurs coureurs en tête de peloton, tandis que ceux en difficulté se trouvent souvent à l’arrière. Cela s’explique logiquement : l’avant est propice à l’offensive, tandis que l’arrière est une position défensive de survie. Quiconque tente de rester constamment dans le top 10 se trouvera tôt ou tard à vouloir reprendre son souffle, ce qui se traduira par un recul en queue de peloton. C’est un phénomène inévitable, à moins d’avoir des équipiers qui se charge de vous protéger à l’avant du peloton.
Il est fréquent de voir des favoris se maintenir à l’arrière du peloton, se faisant oublier, récupérant des efforts qui n’ont pas porté leurs fruits, ou attendant le bon moment pour agir. Lors du récent Grand Prix de Saint-Étienne, j’ai observé mon ami François à l’arrière du peloton à mi-course. Je lui ai demandé s’il y était à cause de la fatigue… Absolument pas, m’a-t-il répondu, il récupérait, prêt à revenir à l’avant, car selon lui, on finit toujours par revenir.
Il est indéniable que courir à l’avant augmente vos chances de prendre la bonne échappée. Cela vous met à l’abri des bordures et des cassures dans une montée. Cependant, le summum réside peut-être dans la capacité de choisir les moments opportuns pour rester en queue de peloton et ceux pour passer à l’avant. Celui qui sait naviguer rapidement à travers le peloton sans s’épuiser, au bon moment, utilise ainsi ses ressources de manière optimale.
Le seul cas où l’on ne se fatigue pas à l’avant se présente lorsque l’on reste abrité par ses coéquipiers, qui roulent en tête. Toutefois, même protégé par trois ou quatre coéquipiers, l’on est plus exposé au vent qu’à l’arrière du peloton.
En somme, si vous n’avez pas d’équipier pour vous protéger, courir à l’avant de la course est une stratégie offensive, non pas une méthode de gestion d’effort. Et pour rester à l’avant, il faut disposer des ressources adéquates, ce qui ne tient parfois qu’à une différence d’une vingtaine de watts entre une attitude défensive et offensive.
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