On parle de nous dans le très célèbre et excellent magazine « SPORT ET VIE ». Moi qui suis un grand lecteur de cette revue, je découvre qu’on parle de nos articles sur la guerre des Watts pendant le Tour de France. Toutefois cet article très court n’a visiblement pas été rédigé par des spécialistes en la matière. Il y a beaucoup de confusion et de mélange dans cet article. Le tout en s’appuyant sur une publication scientifique de Millet et Grappe entre autres. Le ton est donné, les estimations de puissances, ce n’est pas fiable. Je ne suis pas d’accord avec cette analyse, et c’est en tant qu’expert que je l’affirme, n’en déplaise aux experts officiels qui se congratulent entre eux dans les revues scientifiques. (ce qui n’enlève rien à leurs compétences, mais par contre, la vérité ne peut s’établir au sein de cercles très fermés qui se chargent d’établir un consensus)
Je vais répondre à cet article qui est très maladroit, et j’annonce aussi qu’en 2016, j’apporterai les preuves matérielles que les estimations de puissances que nous faisons (ChronoWatts, Velo2max et d’autres) sont beaucoup plus fiables que ne tentent de le faire croire les gardiens de l’illusion.
Tout d’abord lecture de l’article.
Il est écrit : que les estimations ne tiennent pas compte de la qualité du revêtement, du vent, de l’abri entre coureurs….. Ce qui est faux, Portoleau a expliqué comment il s’y prenait pour calculer les puissances. Nous procédons de la même manière. De plus sur certaines ascensions je me suis rendu sur place et les ai effectués avec un capteur de puissance pour estimer justement certains paramètres comme la qualité du revêtement. C’est le cas du plateau de Beille, de l’Alpes d’Huez, ou de la montée de Mende par exemple. J’ai donc une base de mesure de terrain très précise pour affiner les modèles d’évaluation.
Ensuite, l’article parle du poids du coureur qui est donné de façon approximative. Or je le redit, le poids du coureur, dans les estimations n’a aucune importance, car nous appliquons une estimation pour un poids étalon de 70 kilos + 8 kilos de matériel. C’est-à-dire que dans nos calculs, on dit simplement qu’un coureur de 70 kilos avec 8 kilos d’équipement aura besoin d’une puissance de 400 watts pour monter à 20 km/h par exemple.
Puis les auteurs expliquent qu’à la puissance maximale un coureur perd environ un watt toute les minutes. Ce qui est vrai et faux à la fois. En fait, les cyclistes élites perdent en moyenne 1 watt par minute pour des efforts de 20 à 60 minutes d’effort. En dehors de cette fourchette de temps, cela n’est plus vrai, et pour des cyclistes de niveau modeste cela n’est plus vrai non plus.
Ensuite, c’est le summum : il est écrit que sur le site Velo2max la puissance de Froome est donnée à 6.09 watts par kilos dans la Pierre St Martin, alors que Pierre Sallet l’estime lui à 7.04…. Oh punaise, là je sors le carton rouge pour Sport et Vie. Les auteurs de ces lignes auraient mieux fait de me contacter, cela leur aurait évité d’écrire de telles bêtises.
Je reprends donc, j’ai estimé Froome à 426 Watts ± 8 dans la montée de la Pierre St Martin, Pierre Sallet lui l’a évalué à 425 Watts….. c’est presque la même chose il me semble non ? par contre Pierre Sallet a tenté d’en déduire sa Puissance Maximale Aérobie, et il donne le chiffre de 7.04 Watts par kilos. Or la PMA et la puissance de la montée de la Pierre St Martin ce n’est pas la même chose. Cela reviendrait à comparer un 3000 mètres avec un marathon. C’est cette nuance-là que les auteurs n’ont pas saisie, et elle est fondamentale.
Bref, les auteurs de ce petit article sont passés complètement à côté du sujet.
Alors messieurs de Sport et vie, je ne vous en veux pas, mais si vous n’êtes pas certain de maitriser la question, contacter moi, je vous répondrais avec plaisir et gracieusement. Je suis même prêt à ouvrir le débat avec les experts que sont Millet et Grappe, dont j’apprécie les écrits, mais que je trouve un peu timoré dans leur propos.
En savoir plus sur Velo2max.com, de retour sur la toile !
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